mercredi 30 mars 2011

Journée d'étude sur les troubles schizophréniques

Organisé par le master 2 PCICCES, master clinique et recherche spécialisé dans les Interventions Cognitivo-Comportementales, Éducatives et Sociales, cette journée d'étude se déroule à Lille toute la journée du 10 juin. Le programme sera mis en ligne ultérieurement.


mardi 22 mars 2011

PIRSTEC - nouvelle édition



PIRSTEC est un atelier de réflexion prospective interdisciplinaire sur les réseaux et technologies en sciences cognitives. Coordonné par le RISC (Relais d'information sur les sciences de la cognition) du CNRS, PIRSTEC propose un travail prospectif sur 15 mois qui vise à identifier et préciser les thématiques, les problématiques et les technologies cognitives qui constitueront, à l'avenir, le coeur des recherches aux interfaces entre domaines constitutifs de ce champ scientifique, ainsi qu'à leur articulation avec les enjeux sociétaux liés à la santé, à l'éducation et aux retombées économiques et industrielles de ces recherches.

Pour assister à la prochaine réunion de PIRSTEC : 

Le Vendredi 25 mars 201, 
à l'Amphithéâtre Roussy, Couvent des Cordeliers 
(21 rue de l'école de médecine à Paris dans le 6e arrondissement).


Programme de la journée : 

13h30 - 14h Accueil des participants

14h - 15h30 Enseigner les Sciences Cognitives
Quelles formations et quels enseignements dans quelles universités pour les sciences cognitives ?
- Interdisciplinarité et transversalité des enseignements; communication, concertation, valorisation, mutualisation
- Etat des lieux des forces (masters, Ecoles Doctorales, Ecoles d'ingénieurs), avec les responsables des principales formations du domaine.
- Les métiers des sciences cognitives : de la recherche aux applications ; débouchés, partenariats
- Mobilités, co-directions, enseignements délocalisés, ressources numériques

15h30 - 16h Pause

16h -18h Prospectives scientifiques et structurelles pour les Sciences cognitives

PIRSTEC un an après : Synthèse des enjeux scientifiques
- Structuration de la recherche. Etat des forces & infrastructures : tour d'horizon des formations, laboratoires, associations, fédérations, Labex, Equipex, plateformes, cohortes
- Interdisciplinarités: complémentarités, évaluation, recrutements,
- Nouvelles Interfaces disciplinaires (France, Europe, Monde)
- Objectifs et propositions :
o Structuration (GDR , Colloque Sc. Co. annuel , mutualisations, coordination)
o Financements : programme ? Plateformes ? Projets et demandes concertées ?
o De l'excellence de la recherche à la recherche de l`excellence

18h - 19h  Cocktail

Participants
- Conseil Scientifique de l'ARP PIRSTEC
- Organisateurs des ateliers de prospective soutenus par PIRSTEC
- Responsables de formations en Sciences Cognitives
- Représentants d' associations en Sciences Cognitives

Contact
Risc (Relais d'Informations sur les Sciences de la Cognition) :   01 44 32 26 75
risc@risc.cnrs.fr

10ème édition du Forum des Sciences Cognitives

Cognivence, l'association des étudiants en Sciences Cognitives d'Ile de France, organise cette année le 10ème Forum des Sciences Cognitives qui aura lieu le samedi 26 mars 2011 à Paris, au centre de recherche des Cordeliers (15 rue de l'école de médecine). Cette année, le forum aura pour thème :

« Fausses croyances et vrais mensonges :
Quand le cerveau nous joue des tours
. »
Durant cette journée, les conférences données par des chercheurs en sciences cognitives s'articuleront autour des notions de vérité/réalité approchées par la philosophie pour notamment aborder les phénomènes de faux souvenirs, d'hallucinations, et d'illusion. Le thème invitera également à discuter des "neuromythes" ou croyances populaires admises sur le cerveau et son fonctionnement.
Le forum organise aussi des ateliers de découvertes et discussions autour de ce thème, et des points de rencontres avec les étudiants.

Pour d'avantage d'informations sur la journée, rendez vous sur :
http://cognivence.risc.cnrs.fr/projets/forum2011/pdf/presentation_fsc_2011.pdf
Cette plaquette sera régulièrement mise à jour ainsi que le site consacré à cet événement :
http://cognivence.risc.cnrs.fr/projets/forum2011/

Venez nombreux !


L'équipe Cognivence

De l'interdisciplinarité

« Ce qui fit naître la discipline fut un objectif de recherche commun : découvrir les capacités de représentation et de calcul de l’esprit et leur représentation structurale et fonctionnelle dans le cerveau. » State of art report, 1978.


La vocation des sciences cognitives est de modéliser les fonctions mentales, pour cela une adéquation entre les aspects mécaniques, computationnels et fonctionnels du système cognitif est nécessaire.
Faire une théorie de l’esprit sans tenir compte du système neuronal, par exemple, nous semble aujourd’hui une vaine tentative ; voir tenir plus de la bêtise que de la raison. Une bonne modélisation d’une fonction mentale repose sur la plausibilité biologique de ses processus et sur la validité computationnelle de ses mécanismes. Ainsi, psychologie, biologie et informatique doivent s’articuler dans le même champ théorique. Une approche transdisciplinaire est donc de rigueur pour concevoir une bonne compréhension du système cognitif.
Les sciences cognitives sont historiquement à la jonction entre 6 disciplines principales : les neurosciences, l’intelligence artificielle, la psychologie, la philosophie, les sciences du langage, et l’anthropologie (voir l’article les disciplines participantes des Sciences Cognitives). D’autres disciplines ou sous-disciplines y sont liées : la neuropsychologie, la psychologie cognitive, la psycholinguistique ; la linguistique, la neuroscience cognitive
Peut-on dire que le cogniticien est un spécialiste en tant que tel, comme peut l’être un physicien ? Il faut savoir que le fait d’être cogniticien est plus un art de penser qu’un titre d’expert à proprement parler (bien que le titre de docteur en Sciences cognitives existe). Je n’entends pas par là que les cogniticiens sont des dilettantes de l’activité scientifique. Au contraire, le cogniticien, par ses connaissances élargies, est suffisamment armé pour aborder le système cognitif ; il n’en reste pas moins spécialiste dans un domaine particulier. Par exemple, il est informaticien ou neurobiologiste mais sa multidisciplinarité lui offre une large possibilité de communication scientifique et une ouverture d’esprit telle, que la conception de ces travaux n’en est que plus solide.
Sciences cognitives au singulier ou au pluriel ; unicité du domaine de recherche ou hétérogénéité des sciences cognitives reste à l’heure actuelle un débat vif et non résolu. Inter-, multi- ou transdisciplinarité des sciences cognitives est une question qui reste en suspend ; il n’en reste pas moins que la légitimité de ce domaine de recherche n’est plus à prouver mais est à instaurer dans les esprits.
Pour approfondir la question de l’interdisciplinarité et des défis qui y sont liés, vous pouvez consultez les actes du colloque virtuel du CNRS "Rethinking interdisciplinarity".
 
Article écrit par F-X Pénicaud et Benjamin Putois (2007)

L'objet d'étude des sciences cognitives

Les Sciences Cognitives, par une approche fondamentalement interdisciplinaire, traitent de la cognition. Ce domaine de recherche immense voit en son sein diverses thématiques d’étude.
Ainsi bien que les sciences cognitives ne comprennent qu’un seul réel objet d’étude qui d’une certaine manière unie toute sa communauté - la Cognition - le quotidien des Sciences Cognitives s’articulent autour de plusieurs grandes thématiques. Pour cette raison, et sans compter qu’établir une définition effcace du terme cognition est délicate (bien que nous nous soyons essayé à le faire dans notre page de définition des Sciences Cognitives), il apparaît plus pertinent (dans le cadre de ce site web) de s’attacher à définir quelques thématiques pour bien aborder et saisir la nature de ce domaine scientifique.
Cette articulation permet de rendre efficace l’approche interdisciplinaire d’un objet à la complexité et à la dimension majeure. Sans cette approche thématisée, il est probable que serait difficile à réaliser le défi de l’interdisciplinarité, déjà non aisé, que se donnent les sciences cognitives C’est cette approche thématisée bien que segmentant un objet à l’unité et à la cohérence incontestable, est donc du lot des Sciences Cognitives.
Bien entendu, dur labeur est à prévoir, et peut-être à anticiper, pour s’attacher à développer des modèles qui outre leur fondement transdisciplinaire, en auront un global, transthématique.
Bien que ce léger aperçu n’apparaisse pas comme exhaustive, elle correspond toutefois aux champs les plus investis par la recherche fondamentale en Sciences Cognitives. Quand à la qualité des définitions données, si elles vous apparaissent perfectibles - ce n’est pas impossible loin en est - le forum attaché à cet article vous donnera tout loisir de nous aider à les améliorer.

Les thématiques abordées par les Sciences Cognitives

  • La perception

« Fonctions et mécanismes au moyen desquels un organisme prend connaissance du monde et de lui-même à partir des données de ses sens. » (Claude Bonnet, professeur à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg)
La question à laquelle les Sciences Cognitives essaient ici de répondre est comment notre système nerveux construit des représentations du milieu extérieur immédiat.
En des termes plus simples, il s’agit d’essayer de comprendre comment notre organisme traite les informations extérieures telles que les odeurs (olfaction), les scènes visuelles (vision), les surfaces et textures (toucher), les sons (audition), la position de notre corps (proprioception), etc. Il s’agit donc de dire comment ces éléments sont transformés en message nerveux par les récepteurs sensoriels, décrire cet encodage, et décrire comment cette information est traitée par le corps (par le système nerveux en fait) afin que nous puissions nous faire une représentation de ces stimulations.
  • La mémoire

« Capacité des organismes vivants et de certains artefacts à encoder, stocker, et retrouver de l’information. » (Guy Tiberghien, Directeur de recherches à l’Institut des Sciences Cognitives de Lyon)
Lorsque l’on dit étudier la mémoire - on parle aussi de ‘mécanismes mnésiques’ – on fait référence aux fonctions de conservation d’information dans le système nerveux. Ce maintien de l’information peut porter sur des évènements du monde et les représentations qui en ont été faites par l’esprit, comme sur des éléments issus plus directement d’états internes du corps.
Bien entendu il ne s’agit pas seulement d’identifier les mécanismes de stockage mais aussi de comprendre l’encodage de ces informations et les modes de récupération de ce qui est stocké.
Il s’agit bien entendu aussi de comprendre quelles sont les structures nerveuses mises en jeu dans ces mécanismes et de comprendre quels sont les rôles de chacune et comment elles assurent ce rôle.
Habituellement on distinguera trois types de mémoires : la mémoire à long terme (MLT), la mémoire à court terme (MCT), et la mémoire de travail (MDT).
La mémoire à long terme correspond à un maintien des informations (de tous types) sur des durées de plusieurs minutes à plusieurs années avec des capacités (en terme de quantité d’informations) illimitées ; on y trouve par exemple nos souvenirs d’enfance...
La mémoire à court terme fait référence à la capacité de conserver en mémoire un nombre limité d’éléments sur une courte durée (exemple : retenir un numéro de téléphone le temps de pouvoir le composer). Lorsque ces éléments sont ainsi maintenus dans l’optique d’être transformés ou mis à jour, on parlera de la mémoire de travail. La mémoire de travail désigne plus particulièrement des processus dynamiques d’actualisation des informations en mémoire et non seulement un stockage passif d’information (exemple : faire une suite d’additions dans sa tête).
On s’intéressera aussi aux mécanismses d’apprentissage, terme désignant plus particulièrement des processus de construction et d’acquisition de nouvelles connaissances durant la vie d’un organisme vivant.
  • Le langage

« Fonction naturelle, propre aux êtres humains, qui permet une communication fondée sur des représentations sémantiques, et qui sert de support à la pensée. Système construit de symboles dotés d’une syntaxe et d’une sémantique. » (Jean-François Le Ny, Professeur à l’Université de paris-Sud Orsay)
Entre dans ce champ la faculté qu’ont les humains de construire, d’apprendre et d’utiliser des systèmes de communication complexes : les langues. Ces systèmes de communication permettent la construction d’une quantité infinie de phrases.
Il s’agit donc pour les sciences cognitives de comprendre comment (et pourquoi) les humains ont développé cette faculté et de même, comment et pourquoi l’ont-ils progressivement fait évoluer depuis son apparition il y a des millénaires jusqu’à son état actuel.
Il s’agit aussi aux sciences cognitives d’expliquer :
  • Comment, pour pouvoir les mettre en pratique dans le discours au quotidien, les connaissances que nous avons au sujet des langues sont structurées dans le cerveau.
  • Comment notre système nerveux fonctionne pour apprendre une langue.  
  • Comment l’esprit s’y prend pour construire de nouveaux énoncés.
Il va de soi que les sciences cognitives s’attachent ici autant à l’étude de la compréhension du langage qu’à celle de sa production.
  • Le raisonnement

« Application de réflexion logique dans une situation d’argumentation ou de résolution de problème. » (Gérard Sabah, Chargé de recherche au LIMSI - Laboratoire d’Informatique Pour la Mécanique et les Sciences de l’Ingénieur LIMSI, CNRS)
On sait depuis longtemps que les humains, pour produire des réflexions et des raisonnements ne fonctionnent pas comme le feraient des super calculateurs c’est-à-dire en produisant toutes les solutions envisageables pour ensuite les confronter suivant une logique parfaite.
Le programme des sciences cognitives dans cette thématique est d’identifier les stratégies que les humains mettent en place pour faire des raisonnements. On parlera bien souvent des « heuristiques », concept renvoyant au fait qu’il existe des stratégies préconçues à partir de ce qui a été observé comme fonctionnant « la plupart du temps » ou tout autre façon « préconçue » que nous pouvons avoir de réagir à un événement.
Bien souvent c’est en y expliquant les erreurs de raisonnement logique que peuvent faire les humains, qu’on identifie la structure de leurs compétences à raisonner.
  • Les émotions

« Concept général employé pour décrire des états cognitifs particuliers incluant, entre autres, la peur, la colère, la joie, la tristesse, le dégoût, et la surprise. » (Rémy Versace, Professeur du Laboratoire d’Etudes des Mécanismes Cognitifs Université Lyon 2)
Les sciences cognitives tentent via cette thématique de comprendre quels sont les processus permettant à un organisme de construire des représentations (émotions) de la manière dont il est globalement affecté, à un certain moment, par l’ensemble de son activité interne ainsi que par les stimulations qu’il reçoit du monde extérieur. Dans ce cadre, les études portent souvent sur la reconnaissance de l’expression des visages, les manifestations physiques des émotions (rythme cardiaque, sueur,…), les perturbations cognitives induites par les émotions et au contraire l’apport des émotions dans la prise de décisions et le raisonnement.
  • La conscience

« La conscience est le pilote unique et universel qui gouverne l’ensemble des processus mentaux. ». (attribué à René Descartes, philosophe français du 17eme siècle)
La conscience est d’une certaine manière la connaissance immédiate qu’un sujet peut avoir de sa propre activité psychique, la perception de nos propres opérations mentales. On parlera d’un état conscient lorsque nous sommes capables de rapporter, d’expliciter à autrui l’existence d’un phénomène qui est survenu dans l’esprit. Cela ne suppose pas forcément de pouvoir décrire ce phénomène.
Cette thématique, après avoir été reniée et considérée comme ne pouvant pas être un objet d’étude pour la science, revient, depuis la fin des années 80, au cœur même des problématiques sur lesquelles se penchent les Sciences Cognitives. Et le premier travail (le plus laborieux sans doute) des sciences cognitives sur ce sujet est de définir ce qu’est la conscience.
Il s’agit en tout cas à minima aux Sciences Cognitives de comprendre pourquoi certains phénomènes sont conscients tandis que d’autres demeurent inconscients.
Y a-t-il une zone du cerveau qui serait déterminante pour que des éléments passent en conscience ? Faut-il effectuer un traitement particulier de l’information pour qu’elle amène à une expérience consciente, c’est-à-dire à une expérience personnelle dont nous pourrions communiquer l’existence aux autres ? Si oui, quel est ce traitement ? La conscience est-elle ce qui émergerait d’un ensemble d’éléments qui, activés simultanément et dont le niveau d’activation aurait dépassé un certain seuil, à un moment donné, constitueraient un état de conscience ? La conscience serait-elle l’ensemble des représentations les plus élaborées, résultantes des seuls traitements de l’information qui soient suffisamment aboutis ?
Ce sont autant de questions qui appartiennent au programme des Sciences Cognitives en matière de conscience.
Il n’en demeure pas moins que les premiers débats sur ce thème ont souffert de la multiplicité des sens qui lui furent attribués. Rentrent sous cette étiquette différents stades :
  • la conscience – attention, éveil ou vigilance ou conscience ‘anoetic’ : être conscient c’est percevoir et être attentif à ce qui nous entoure ; il convient donc d’étudier ici les différents degrés de concentration au monde qui nous entoure.
  • la conscience – pensée ou conscience ‘noetic’ : mobiliser des représentations symboliques, idées, images mentales puis les manipuler pour analyser, comparer, réfléchir et ainsi organiser ses activités ou résoudre des problèmes.
  • la conscience réfléchie ou méta-conscience : c’est la capacité introspective ou la capacité que l’on peut avoir de penser à nos pensées, de réfléchir sur nos propres activités mentales
  • la sensibilité – subjectivité : ressentir des émotions, éprouver des sentiments c’est-à-dire que le système nerveux sait qu’il est dans un état interne particulier.
  • la conscience de soi ou conscience ‘autonoetic’ : capacité à se reconnaître soi-même comme étant une personne unique ayant une identité et une histoire particulière. « Je pense donc je suis. »
Les définitions que nous avons tenté d’apporter ici peuvent apparaître à certains comme imprécises, incomplètes, sujettes à débats et critiques, voir carrément fausses ; nous nous ne prétendons pas que ces définitions sont sans reproche. Elles sont là pour éclairer ceux qui découvrent les Sciences Cognitives sur les objectifs des Sciences Cognitives ; objectifs qui sont illustrés au travers d’exemples thématiques tirés de ce grand domaine scientifique.

Article écrit par F-X Pénicaud (2007)

Les sciences cognitives : une définition ?

Domaine interdisciplinaire d’étude des systèmes cognitifs dans leurs compétences à acquérir, intégrer, conserver, et transmettre des connaissances. [1]
 

Mouai... et donc les Sciences Cognitives c’est quoi ?


Les sciences cognitives visent à étudier scientifiquement les structures et le fonctionnement de l’esprit et du cerveau humain. L’éthymologie du terme "cognition" est "cognitio" qui signifie en latin "faculté de connaître". Les sciences cognitives considèrent l’esprit humain comme un système de connaissances et de traitement de l’information, en interaction constante avec l’environnement. Les sciences cognitives ont pour vocation de savoir comment notre cerveau est le support de nos connaissances, de nos représentations mentales. Elles sont nées de la conjecture de plusieurs disciplines (voir chapitre sur l’interdisciplinarité) dans le milieu des années 1950, notamment sous l’impact du dévelopement d’un autre domaine : l’Intelligence Artificielle. Bien qu’elles soient considérées comme une jeune science, elles ont dépassées actuellement le stade du balbutiement pour être en plein essor, dans une phase de magistrale explosion.
Pour approfondir votre découverte du domaine, référez-vous aux autres articles de la partie "Sciences Cognitives" de ce site.
Vous pouvez aussi consulter - à titre indicatif et par curiosité historique - le fichier pdf joint à cet article dans lequel vous trouverez quelques définitions des sciences cognitives issues de l’enquête réalisée en 1987 par D. Wolton, J.-P. Desclès. Programme de recherche sur les sciences de la communication, « Sciences cognitives », CNRS, octobre 1989). Source : http://histoire-cnrs.revues.org/

Notes

[1] Cette définition n’est donnée qu’à titre indicatif et n’engage que son auteur sur son contenu.


Article écrit par F-X Pénicaud (2007)

Les sciences cognitives : les disciplines participantes

Comme nous le détaillons dans l'article sur l’interdisciplinarité en sciences cognitives, le coeur des Sciences Cognitives vient de l’ouverture de plusieurs disciplines les unes aux autres dans le cadre d’un très large programme d’étude du fonctionnement de la Cognition.
Chacune des disciplines participantes aborde la cognition sous un angle qui lui est particulier et qui rentre ainsi en complémentarité des autres. Bien fou serait celui qui s’aventurerait à désigner parmi elle une discipline dominante.
Nous vous présentons donc ici une description sommaire des différentes disciplines qui sont à la base des sciences cognitives. Attention ! Ces descriptions se veulent délibérément courtes et larges pour ne pas rentrer dans certaines polémiques qui seraient mal venues ici. Je vous conseille de vous reporter, après leur lecture à des ouvrages plus spécialisés sur chacune d’entre elle. Par ailleurs cette liste formelle ne signignifie absolument pas que d’autres disciplines ne puissent participer aux sciences cognitives. Certaines notamment entrent progressivement dans ce cadre comme l’économie cognitive, le management stratégique, le management des connaissances, les sciences de l’éducation, et parfois même l’archéologie.
  • Psychologie

Discipline dérivée de la philosophie au cours du XIXeme siècle, la psychologie a pour objet d’étude, si ce n’est l’âme, du moins le psychisme, la conscience ou l’esprit. Aujourd’hui, la psychologie est divisée en plusieurs champs disciplinaires (psychologie analytique, sociale, développementale, etc.). Dans le cadre des Sciences cognitives, le cognitivisme est le mouvement qui est le plus représenté. La psychologie cognitive a pour objet l’étude des processus d’acquisition des connaissances et du traitement de l’information. Ces processus, comme les représentations qui en résultent, rentrent dans le cadre de cette discipline qu’ils soient conscients ou non conscients. La psychologie cognitive ne se préocuppe pas du support de fonctionnement mais du mode de fonctionnement. Il s’agit aussi d’étudier l’évolution et le développement des fonctions du système cognitif (phylogenèse et ontogenèse).
  • Neurosciences

« Ensemble des disciplines scientifiques ayant pour objet l’étude des différents aspects de la structure, du fonctionnement et des fonctions du système nerveux. » J. Requin dans Dictionnaire de Psychologie. Doront et Parot, 1991, PUF
Le but des neurosciences consiste à comprendre le fonctionnement de l’ensemble du système nerveux, qu’il s’agisse des systèmes centraux (cerveau, moëlle épinière, tronc cérébral,...), ou des éléments du système périphérique. Tant au niveau microscopique que macroscopique, il s’agit de décrire la structure organique du système nerveux, sa phylogénèse (évolution du système nerveux au cours des millénaires et de la succession des espèces), et son ontongénèse (construction et évolution au cours de la vie d’un individu). Mais au-delà -et de plus en plus- il s’agit d’étudier le rôle fonctionnel de ces structures c’est-à-dire mettre en lien le fonctionnement d’une structure nerveuse avec des processus de traitement de l’information. De la variété de niveaux de ces objectifs découle des méthodologies toutes autant variées. Traçage chimique des voies nerveuses, analyses de coupes au microscope électronique, enregistrements cérébraux sur neurones unitaires et/ou sur populations de cellules, imagerie cérébrale, études des effets comportementaux des modifications chimiques (injections), études des effets des lésions temporaires et/ou définitives, etc. Un certain nombre d’études sont réalisées sur l’animal.
  • Intelligence artificielle

« Constituée en 1956 à la conférence tenue au Dartmouth College (New Hampshire), où a été présenté le programme de démonstration de théorèmes Logic theorist de A. Newell, G. Shaw et H. Simon, l’intelligence artificielle est un domaine aux contours mal définis qui se distingue de l’informatique dite classique par les problèmes étudiés, les méthodes utilisées et des liens privilégiés avec les sciences cognitives. » M. Baron dans Dictionnaire de Psychologie. Doront et Parot, 1991, PUF
On distingue deux types d’intelligence artificielle : La « faible » a pour but d’optimiser certains programmes en apportant des éléments analogiques à un comportement intelligent, comme par exemple les systèmes experts, mais qui n’a pas pour but de modéliser le fonctionnement humain. L’intelligence artificielle « forte », elle, a pour vocation de mettre au point des programmes informatiques qui simulent le mode de fonctionnement du système cognitif, par exemple en utilisant des réseaux de neurones artificiels (connexionisme). Cette discipline est importante pour la modélisation des théories issues de la psychologie et des neurosciences.
On notera que la naissance de ce domaine est particulièrement proche de celle es Sciences Cognitives. Il est de ce fait bien difficile lequel des deux aida l’autre à se développer, mais quoi qu’il en soit les échanges entre ces deux domaines n’ont jamais finit de s’enrichir l’un l’autre dans une interaction des plus fructueuse.
  • Sciences du langage

« Disciplines dont l’objet consiste en l’étude à visée scientifique du langage et des langues naturelles » J.-L. Chiss dans Dictionnaire de Psychologie. Doront et Parot, 1991, PUF
Les sciences du langage sont un domaine vaste et elles-mêmes interdisciplinaires. Le terme "langage" désigne la capacité d’une espèce à développer et acquérir un système de signes. La linguistique, qui est la composante majeure des sciences du langage, consiste en l’étude des langues en tant que systèmes structurés de signes. il faut distinguer divers niveaux de description des langues :
  • La phonétique, qui étudie les sons à un niveau physique via les variations de la pression lors de la production, du transport, et de la perception.
  • Le niveau phonologique par lequel est étudié le système de catégorisation des sons en phonèmes, plus petites unités de distinction.
    Le niveau morphologique qui consiste en l’étude des morphèmes - unité linguistique définie comme la plus petite unité porteuse de sens.
  • Le niveau syntaxique, qui est l’analyse des règles de concaténation des unités de sens ;
  • La pragmatique qui étudira les mécanismes d’interaction par intégration de toutes ses composantes en milieu naturel (gestes, mimiques, conventions sociales, etc.)
Les sciences du langage étudient en outre tout ce qui est rattaché à des systèmes d’élaboration de sens (par exemple la signalisation routière, le sifflement des oiseaux, etc.) ne se limitant pas ainsi aux langues. Une approche considérée comme suplémentaire, car faisant appel à une méthodologie tout à fait différente, est la psycholinguistique. Elle consiste à rechercher comment la langue existe comme système cognitif et comment ce système s’incarne dans la matière au travers des tissus nerveux.
  • Philosophie

Le mot « philosophie », dans son sens grec originel, signifie « amour de la sagesse », en théorie et dans la pratique. Sur le plan théorique, les philosophes se questionnaient sur l’origine, la composition et la structure de l’univers ainsi que sur la nature de l’être humain et sa place dans l’univers. Sur le plan pratique, ils se penchaient sur des questions de conduite, telles que la moralité personnelle et comment nous devrions organiser nos relations interpersonnelles, tant dans notre vie privée qu’au sein d’institutions publiques, comme l’État. Dans le cadre des sciences cognitives, la philosophie peut être considérée comme un maître d’orchestre de part la grande contribution de l’épistémologie (histoire des pensées scientifiques). Les principales problématiques abordées dans les cadres des sciences cognitives sont celles de la naturalisation de l’esprit (relation entre le corps et l’esprit ; voir : http://wwwetu.utc.fr/ hameltho/SC11_lambda_calcul.pdf), de la métaphysique (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Métaphysique#.C3.89tymologie).
  • Anthropologie

« Désignant, pour les naturalistes, l’histoire naturelle de l’homme, E. Kat donne au mot, en 1798, le sens de science de l’homme en général. Dans les années 1800, on l’emploie pour qualifier l’histoire des progrès des peuples vers la civilisation » C. Camilleri dans Dictionnaire de Psychologie. Doront et Parot, 1991, PUF.
L’anthropologie consiste en l’étude de l’évolution des peuples et des civilisations, et place l’évolution des cultures au centre de ces considérations. Au sein des sciences cognitives, l’anthropologie ne va pas dégager les différences entre cultures, elle ne va pas chercher à dissocier les cultures sur la base de ce qui les opposeraient, mais elle va chercher quels sont les éléments anhtropologiques universaux, autrement dit quels sont les éléments que l’on retrouve quelle que soit la culture. Par cette démarche les anthropologues dégagent des mécanismes généraux du système cognitif humain suivant le postulat que si un mécanisme, une façon de penser, est commune à toutes les cultures alors ce mécanisme est aculturel et cognitif.
  • Neuropsychologie

Entre la psychologie et les neurosciences, la neuropsychologie étudie l’altération des fonctions cognitives suite à l’altération du système nerveux. Il s’agit de faire le lien entre une altération du support cérébral et celle du processus mental. Faire ce lien permet de mieux comprendre la déficience d’un patient, et aussi participer à la compréhension de processus cognitifs "normaux".
Article écrit par B. Putois et F-X Pénicaud (2007)